Une pièce de théâtre proposée par le Comité de Quartier de Saint-Servan dans le cadre du projet « La Culture dans Tous les Quartiers » organisé par la Ville de Saint-Malo. Le Barbe-Bleue (Henri Blaubart) de Dea-Loher est bien loin de celui du conte de Perrault.
Son Barbe-Bleue est un petit vendeur de chaussures, sans envergure, presque sans intérêt. Pourtant, il va se transformer en véritable serial killer, à l’instar de celui de Perrault, mais poussé par des motivations différentes. Car les femmes qu’il tue ne le sont pas en raison d’un excès de curiosité de leur part, mais parce qu’elles cherchent un amour total, absolu, au-delà de toute mesure. Ici, ce sont les mots qui tuent, plus que le coutelas du Barbe-Bleue de Perrault. Et finalement, la pièce est un parcours de questions sur l’amour, le couple, le temps qui s’écoule : « Est-ce que tu m’aimes ? C’est une question qui tue ! » répond Henri Barbe-Bleue.
Ce Barbe-Bleue revisité est étonnant, enlevé, souvent drôle, et finalement, invite le spectateur à une ballade rafraichissante sur le thème du sentiment amoureux. À voir absolument. Barbe-bleue, espoir des femmes (Blaubart – Hoffnung der Frauen ), pièce créée en 1997 au Bayerisches Staatsschauspiel, Munich; Création Française en 2001 au Théâtre du Point du Jour, Lyon.
Analyse de la pièce
La pièce reprend un mythe ancien. Dans le conte de Charles Perrault, Barbe-Bleue tue ses femmes pour leur curiosité. Chez Dea Loher, il est vendeur de chaussures pour dames et tue les femmes parce qu’elles cherchent un amour « au-delà de toute mesure ».
Les femmes assassinées sont donc en partie
responsables de la tragédie et la mort s’apparente à une délivrance.
L’amour absolu ou l’enfer sont devenus, dans cette comédie triste ou tragédie comique, deux expressions d ’une même réalité.